27 septembre 2010

Journées Riepp : la clôture le dimanche 19 septembre 2010

La journée du dimanche (19 septembre) débute à la Cathédrale avec la Messe Pontificale dans le style musical du XVIIIe siècle, célébrée à l'occasion du 3e centenaire de la naissance de Charles Joseph Riepp. Elle est présidée par Mgr Roland Minnerath, archevêque de Dijon. La Maîtrise de la cathédrale sous la direction d'Etienne Meyer, est présente bien entendu à l'office, à l'orgue de choeur Matthieu Leguay. Au grand orgue, Michel Alabau (improvisation à l'entrée, Gloria VIII, Benedictus improvisation à l'orgue, Communion avec le Récit de cromorne du Kyrie et dialogue en trio sur le cornet et la tierce, extraits de la messe à l'usage des paroisses de François Couperin), Josef Miltschitzky (Offertoire, Grand Dialogue à trois choeurs, extrait de la messe du 8e ton de Gaspard Corrette), Maurice Clerc (Te Deum avec versets alternés par le Choeur) et Yves Cuénot (Sortie : Grand Dialogue à 4 Choeurs, extrait de la suite du 3e ton de Jacques Boyvin).
Après la messe, un repas est servi aux participants des Journées Riepp au restaurant tout proche (Le Gril'Laure). Petit clin d'oeil à Riepp, le menu fait allusion au fameux "Facteur d'orgue cuisinier" : "L'organiste doit être le cuisinier qui met les bons condiments dans la sauce. Le facteur d'orgue est comme celui qui écrit un journal où il n'y a que le papier ; pour moi, je préfère les orgues qui sont pleins de tuyaux. Je n'ai cherché ici rien d'autre que la Gloire de Dieu" (K.J. Riepp, 1767). Au menu donc, hors d'oeuvres, rôti et légumes, tarte aux fruits et "craime foithé"...
Mgr Minnerath, le Père Dominique Garnier, le Consul Général d'Allemagne M. Ingo Radcke, Hélène Roy représentant le maire de Dijon et Mme Tennenbaum du Conseil Régional honorent de leur présence ce déjeuner festif. L'organiste Michel Alabau est également présent ainsi que M. Albert Bichot.
Les conversations vont bon train à toutes les tables, on parle d'orgue bien sûr...
Le 19 septembre, 3e Journée Riepp, est aussi la Journée du Patrimoine et l'occasion de faire découvrir l'orgue au Grand Public. Raisons de sécurité obligent, la montée à la tribune est limitée à 120 personnes en deux groupes. Beaucoup de personnes seront déçues de ne pouvoir gravir les marches pour atteindre le grand orgue. Tant pis, ce sera pour l'an prochain !



Le titulaire de l'orgue, Maurice Clerc, est à la console et explique le fonctionnement de l'orgue.
Les visiteurs peuvent aussi voir l'exposition sur Karl Joseph Riepp qui est présentée à demeure dans la tour, exposition conçue pour la ville de Beaune par Pierre Marie et Michelle Guéritey à l'occasion de l'inauguration de la restauration de l'orgue de la Collégiale de Beaune en 1988 et que les Amis de l'orgue de Dijon ont installée depuis tout près du grand orgue. On peut y voir aussi l'ancienne console de Roethinger (1955) et de nombreux documents et photographies du grand orgue avant et pendant la restauration (1987-1996) par le facteur Gerhard Schmid de Kaufbeuren (D). Voir l'orgue de près c'est bien, l'entendre c'est encore mieux. Un concert est donné dans la cathédrale par l'organiste Yves Cuénot à 17 heures. Un public très nombreux y assiste (entre 900 et 1000 personnes). On peut se rendre compte que l'orgue attire encore... Le concert est retransmis sur grand écran et le public peut ainsi voir le jeu de l'organiste.
Yves Cuénot, pour l'occasion, a choisi un programme très accessible, qui est présenté par Maurice Clerc. Cela permet de parcourir trois siècles de musique d'orgue en Bourgogne.
En entrée, la Toccata et fugue en Ré mineur de J.S. Bach, puis c'est autour de Jean-Philippe Rameau (Pygmalion, Ouverture - Pantomime), Claude Balbastre bien sûr (Romance et le célèbre Tapage). Quelques compositeurs du 19e sicèle : Pierre Louis Dietsch (un Dijonnais, maître de chapelle dans plusieurs églises parisiennes) avec un Noël "Joseph revenant un jour". Jacques-Louis Battmann (né à Masevaux, organiste à Vesoul puis à Dijon : Offertoire. Puis la Suite Gothique de Léon Boëllmann (créée à l'inauguration de l'orgue de l'église Notre-Dame reconstruit par Ghys. André Fleury n'est pas oublié (Sicilienne et Final), ainsi que Jean Guillou (Deux extraits de la Suite pour Rameau). Et enfin pour terminer, Yves Cuénot joue en première audition une de ses compositions "Prélude, aria et final litanique sur le nom de "Riepp".
Nous avons été plusieurs à constater que le public, qui entre et sort en général lors de ces concerts gratuits des Journées du Patrimoine, est resté jusqu'à la fin et l'écoute était de bonne qualité même pour les pièces contemporaines. Voir un tel public et l'attrait de l'orgue ainsi que la réussite de ces trois Journées à Dole et à Dijon est une satisfaction pour les membres de l'association des Amis de l'Orgue de la Cathédrale de Dijon et celle des Amis de l'orgue de la collégiale Notre-Dame de Dole dont les bénévoles s'impliquent beaucoup et souvent dans l'ombre. Qu'ils soient remerciés pour leur travail qui est indispensable à la bonne réussite des manifestations.
Il faut retourner les chaises, accueillir, afficher, vendre brochures et CD, faire la billetterie, ou préparer les pots d'après concert... et pour les présidents trouver les subventions, engager les artistes, régler les problèmes d'hébergement, éditer les publications, en un mot faire le chef d'orchestre, sans oublier les trésoriers qui ont un travail un peu fastidieux de comptabilité.
C'est l'occasion de rendre hommage à toutes ces associations d'amis de l'orgue qui oeuvrent pour la promotion de ce grand et bel instrument qu'est l'orgue. et le sourire de Huguette Munck, Michelle Guéritey, Michelle de Galliande et Christiane Bientz.
Merci aussi à tous les participants, au public attentif, aux nombreux mails de félicitation et de satisfaction reçus après ces Journées Riepp.
Michelle et Pierre Marie Guéritey, le 27 septembre 2010.
NB. Les photographies publiées dans ce message sont dues pour l'essentiel à Michelle Guéritey ainsi qu'à Christophe Derryck et Alain Petitjean que nous remercions.

26 septembre 2010

Journées Riepp : 18 septembre 2010 en soirée






18 septembre 2010 à la cathédrale Saint-Bénigne de Dijon : "Une soirée avec Riepp"...
La soirée, animée par Maurice Clerc organiste titulaire du grand orgue de la Cathédrale, débute à 20 heures avec un récital donné par Michel Alabau (Paris).


Le concertiste a choisi de jouer des compositeurs français des 17e et 18e s.
Tout d'abord André Raison (Offertoire sur "Vive le Roi des Parisiens"), puis Louis-Nicolas Clérambault (Suite du 2e ton : Grand Plein Jeu, Duo, Trio, Basse de Cromorne, Flûtes, Récit de Nasard, Caprice sur les grands jeux). Puis Jean-Philippe Rameau avec la Gavotte variée et une Chaconne (extrait d'Hippolyte et Aricie) transcrite par l'interprète. Une Noël de Balbastre "Où s'en vont ces gais bergers ?" et pour terminer Louis Marchand (Tierce en taille du 1er Livre et Grand dialogue en Ut majeur de 3e Livre). Grâce au Dr Alain Petitjean, vous pouvez écouter un extrait de la chaconne et le Caprice sur les Grands Jeux sur Youtube.
La soirée se poursuit avec un concert donné par le Choeur Fiori Musicali de la Maîtrise de la cathédrale, direction Etienne Meyer. A l'orgue positif Michaël Parisot et au violoncelle Alain Gervreau.
Le Choeur chante tout d'abord en procession Hymnus tempore Paschali puis une pièce de Jean-François Lalouette : O mysterium ineffabile, puis de Jean-Baptiste Lully : Laudate Pueri et de Jean-Sébastien Bach : Duo de la Cantate 4. Enfin pour terminer de Marc-Antoine Charpentier : Messe pour le Port Royal (Kyrie, Gloria, Benedictus, Agnus Dei) et Serve bone.
C'est l'occasion d'entendre de très belles voix et d'apprécier l'acoustique parfaite de la cathédrale. Sur Youtube (toujours grâce au Dr Alain Petitjean) : Laudate Pueri de Lully et le Gloria de la Messe pour le Port Royal.

Après ce très beau moment musical vocal, c'est au tour de l'organiste Mario Hospach-Martini de Konstanz (Allemagne) de faire entendre le grand orgue dans un programme de musique allemande : tout d'abord Dietrich Buxtehude (Toccata en Ré) puis Johann Pachelbel (Partita sur le choral "Was Gott, das ist wohlgetan") et de Georg Muffat Passacaille en Sol mineur. Pour terminer la Sonate n°IV en Ré majeur de Franz-Xaver Schnizer, compositeur que l'on retrouve à nouveau, et Jean Sébastien Bach : Toccata et fugue en Fa majeur.

La soirée n'est pas terminée. Christian Vernou, conservateur en chef du Musée Archéologique évoque le monastère bénédictin (Saint Bénigne deviendra bien plus tard cathédrale) à l'époque de Riepp.
Vers 23 heures, le public est convié à l'Office des Complies chanté par le Choeur des voix d'hommes de la Maîtrise de la cathédrale et l'Oraison et la bénédiction par le Chanoine Dominique Garnier. Cette célébration et la beauté des voix dans la cathédrale le soir seront un temps fort de grande émotion dans ces Journées Riepp.

Michelle et Pierre Marie Guéritey

22 septembre 2010

Journées Riepp : samedi 18 septembre après-midi

L'après midi du samedi 18 septembre débute par un premier récital donné à l'orgue de la cathédrale Saint Bénigne (l'autre grand orgue Riepp), à 14h30, par Josef Miltschitzky, organiste de la prestigieuse basilique d'Ottobeuren où se trouvent deux orgues historiques construits par Riepp.
Josef Miltschitzky a choisi de faire entendre des pièces de André Raison ("La paix tant désirée"), de Jean-Sébastien Bach (Toccata et fugue en Ré mineur dorienne), de Franz-Xaver Schnizer (Sonate n° 2 en F), de Justin Heinrich Knecht (Choral "Wer nur den lieben Gott lässt walten") et pour terminer deux extraits de "Miscellaneen" de Joseph Rheinberger.
Maurice Clerc accueille le public et présente chaque compositeur et les pièces jouées.
(Cliché Michelle Guéritey)
(Cliché Christophe Derryck)
(Cliché Michelle Guéritey) (Cliché Michelle Guéritey)
Après le concert, les participants reprennent le chemin du Théâtre des Feuillants pour une série de deux conférences. Si Charles Joseph Riepp est marchand de vins et propriétaire de vignobles, il reste avant tout facteur d'orgues.
Comme il a construit des instruments aussi bien en France qu'en Souabe, on peut se poser la question "Charles Joseph Riepp : un facteur d'orgues français ?". C'est à cette question que répond Pierre Marie Guéritey, qui a effectué de nombreuses recherches depuis les années 80 jusqu'à ce jour sur la personnalité et l'oeuvre de Riepp, en analysant les caractéristiques de sa facture, dans plusieurs de ses instruments tant français qu'allemands.
Dans une deuxième conférence, Josef Miltschitzky propose une "visite" des orgues Riepp d'Ottobeuren. Les participants peuvent entrer au coeur de ces orgues grâce aux photographies .
Les conférenciers sont chaleureusement salués par des applaudissements et après ces considérations un peu techniques, place à la musique avec un concert de clavecin et chant : "Compositeurs bourguignons et francs-comtois au temps de Riepp".

Yves Cuénot au clavecin et Florence Forgeot, soprano, interprètent plusieurs pièces de Jean-Philippe Rameau (1683-1764), Claude Balbastre (1724-1799) et Jean-François Tapray (1738-1819) , dont plusieurs extraits des Indes Galantes, et des Ariettes charmantes du célèbre Balbastre.
(Cliché Michelle Guéritey)

21 septembre 2010

Samedi matin 18 septembre à Dijon : Riepp, la vigne et le vin

Journée Riepp : 18 septembre 2010
Charles Riepp La vigne et le vin

La matinée du samedi 18 septembre a été consacrée, à Dijon (Théâtre des Feuillants) à Riepp, marchand de vin et propriétaire.

Après la présentation de l’histoire et de la géographie du vignoble bourguignon par Gilles Trimaille et l’évocation de la réussite de Charles Riepp marchand de vins à Dijon et propriétaire dans la côte de Nuits par Pierre Marie Guéritey, Gilles Trimaille a dirigé la dégustation de 3 vins dont un Morey-Saint Denis 2008 qui provient de vignes du climat „En très Girard“ à Morey, dans lequel Riepp possédait 4 ouvrées ½ acquises en 1767.
Pendant le week-end, les participants ont pu acquérir des bouteilles de ce vin (proposé par les Amis de l'orgue de la Cathédrale de Dijon), qu’il convient de conserver quelques années en cave pour qu’il révèle toutes ses qualités.

Naturalisé Français en 1747, Charles Riepp est reçu en janvier 1748 dans la corporation des marchands de vins à Dijon, il développe son commerce dès le début des années 50 : ses clients sont évidemment les abbayes: Ottobeuren et Salem, et les cours princières d’Allemagne du sud qu’il fournit par l’intermédiaire de son beau-frère Johannes Danner, marchand de vin à Ottobeuren.
Ensuite, il achète des parcelles de vignes dans la côte de Nuits : à Gevrey, Chambolle, Morey et Vosne. « Je vous dirai en passant que nous avons fait l’année passée des excellents vins en Bourgogne et à bon prix, et ma femme ne mande que cette année 1763 a belle apparence. Je le souhaite car j’ai acheté un domaine en vignes qui doit me produire 80 pièces de vin, lesquelles vignes sont à Vosne et au-dessus du Clos-Vougeot… » (à Ottobeuren, le 5 août 1763) .
Climat En Songe (près du cimetière de Gevrey) (Cliché Pierre M. Guéritey)En Très Girard, à Morey (cliché Pierre Marie Guéritey)
Lorsqu’il meurt à Dijon le 5 mai 1775, il exploite environ 20 ha. de vignes qui produisent 500 hl., et, outre d’autres domaines agricoles, il est propriétaire d’environ 6 ha. de vignes. Son domaine comprend des vignes dans des climats très estimables comme «En songe » à Gevrey, « Les Loichosses », « sur la fontaine » à Vosne etc.
Transmise par héritage à son gendre Barthélemy Trouvé puis à son petit fils Léon Trouvé (décédé en 1856), la maison de Riepp à Vosne existe encore (rue des communes).Ancienne maison de Riepp à Vosne (cliché Pierre Marie Guéritey)
«A l’égard des vins vieux que Votre Excellence a souhaités, je crois qu’il serait à propos de les envoyer dans le mois de février ou mars, alors que les vins nouveaux de 1770 ou 1771 seront soutirés de leur lie et comme les vins de 1771 sont très bons et pas chers et que j’ai acheté une petite provision pour Votre Excellence et pour mes autres pratiques, à toutes sortes de prix, comme à 200, à 250 à 300, à 400 et à 600 Livres la queue Le Clos [Vougeot] est tout vendu sur lie à 600 Livres [la queue] et soutiré serait à 640 Livres. J’ai gardé de mes meilleurs [vins] de Vosne, ainsi j’attends les ordres de Votre Excellence, à savoir à quel prix Votre Excellence en souhaiterait [acheter]. Ces vins de 1771 seront prêts à boire dans un an ou 18 mois. Ainsi, j’attendrai vos ordres [….] je tacherai de mériter votre attention soit par le prix des vins soit par le prix des orgues…. »
(Charles Riepp à l’Abbé Anselm II de Salem, Dijon le 9 décembre 1771)
[Une queue contient deux pièces de 228 litres, soit 456 litres, ou quatre feuillettes de 114 litres, soit 600 bouteilles].

La matinée du 18 septembre à Dijon, en images :
Théâtre des Feuillants, Dijon, conférence de Pierre Marie Guéritey "Riepp marchand de vins et propriétaire". Cliché Michelle Guéritey.

Puis la dégustation est conduite par un spécialiste des vins, Gilles Trimaille (par ailleurs professeur d'histoire du Droit à la Faculté de Droit de Dijon) qui explique les différentes phases de la dégustation, répond aux questions, guide le public dans sa découverte des vins par une analyse sensorielle très précise : l'oeil, le nez et la bouche. Les participants sont très attentifs.
En effet, pour Gilles Trimaille, "Le vin est un produit complexe, difficile à décrire pour le non initié. Que chercher ? Comment s'y prendre ? Comment interpréter la robe, identifier les arômes et évaluer la complexité, l'élégance, l'équilibre et la longueur en bouche ? La réponse est à la fois simple et complexe car la dégustation est un art qui fait appel à tous les sens."...

Christiane, toujours parfaite maîtresse de maison...
Georges Trimaille ... en matière de connaissance du vin, le père vaut le fils.
Pierre Marie Guéritey retrouve Charles Gignoux et Régis Forissier. Ils ne parlent pas de vin ... mais de leurs vieux amis Beaucourt et Voegeli...
Pas de secret oenologique pour l'Abbé Henri Ménestrier qui a été curé dans la Côte...
Et pour finir la matinée, les participants aux Journées Riepp se retrouvent dans les locaux de la Maîtrise pour partager le déjeuner, avant le premier concert de l'après midi.
(Clichés Michelle Guéritey)

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Pour en savoir plus sur le vignoble bourguignon :Histoire du vin de Bourgogne / Jean-François Bazin - Paris : éditions Jean-Paul Gisserot, 2002. 124 p.

Pierre Marie et Michelle Guéritey.